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jeveuxleprintemps

13 novembre 2011

Synopsis


Marie 81 ans, est couchée,  endormie, lorsqu'elle entend un bruit fracassant, un son d'impact violent, qui la reveille en sursaut, elle se lève nue et derrière la fenêtre observe un trou dans son jardin. A peine étonnée elle retourne se coucher.

Le lendemain, elle trouve une grosse pierre entourée d'autres morceaux brisés, dans son jardin. Marie la ramasse, et l'observe.  C'est une météorite très rare.  C'est un trésor, elle l'a compris. L'après midi même, elle quitte son village pour aller la vendre dans une ville proche.
Elle revient avec un véritable petit magot, plus d'argent qu'elle n'aurait jamais pu en rêver.
Durant plusieurs jours, elle regarde avec amusement dans son jardin le petit cratère formé par la chute de la météorite, et le tas de billets qu'elle a posé sur la table de sa cuisine. On peut presque parler  la perplexité des multiples idées qui lui passent par la tête à propos de l'usage de cette fortune tombée du ciel.

Quelques jours plus tard, Marie se rend chez les habitants  de son village, l'un après l'autre.
Elle passe de longs moments de conversation avec chacun. Elle est en pleine transaction, et parvient à racheter toutes les terres qui entourent sa petite maison, car le prix qu'elle propose dissuade quiconque de refuser.
Marie s'amuse de la stupeur de ces hommes, de ces voisins qui l'ont toujours regardé avec mépris.
Elle sent les rumeurs qui cavalent dans son dos. Le village entier bruisse de questions, chacun se demandant d'où provient cet argent, et pourquoi elle rachète toutes les terres.
Les réactions vont crescendo, d'abord chacun de réjouit de la bonne affaire qu'il a faite. Puis apprenant que d'autres voisins ont aussi vendu une partie de leurs terres, chacun commence à fantasmer sur l'origine de la fortune de Marie.
Leurs hypothèses montrent à la fois tout leur mépris pour elle et leur jalousie. Que ferait d'une fortune cette femme qui n'a même pas d'enfant ?

Puis, lorsque le sujet de l'origine certainement crapuleuse ou immérité et épuisé, le village commence à s'interroger sur la raison de l'achat des terres. Et une sorte de colère monte dans le village, l'opinion qui se généralise étant que quelque chose se prépare, une opération dont ils n'ont finalement pas retiré assez de bénéfice.

Pendant tut ce temps, Marie passe beaucoup de coups de  téléphone. Elle parle de fleurs, de prix.
Et,  un matin,  très tôt, des camions arrivent dans le petit village. Marie, tout endimanchée, les attend rigolarde devant sa porte.
Des hommes descendent des camions, ils semblent savoir quoi faire.
Ils s'activent. Marie les observe un moment, puis elle se rend au café du village.
Le cafetier et les clients sont très surpris. Marie fait partie de cette génération peu habituée aux cafés. De plus, célibataire, sans enfants, les sarcasmes et les supputations des hommes et femmes du village ont toujours suffi à lui faire comprendre que ça présence dans ce type de lieu n'était pas souhaitée.
Elle commande un café, prend le temps de le savourer. Mange un croissant. Paye, laisse d'abord un pourboire important puis se ravie en disant « mais non, les pourboires c'est pour les gens polis ! «
Puis retourne  dans sa cour. Et redresse la tête :  devant elle,  les champs commencent à se remplir  de fleurs artificielles, toutes plus colorées, plus extravagantes les unes que les autres.

La où son horizon n'était qu'une angoisse qu'elle scrutait jour- après jour pour guetter la clémence du temps, où la terre n'était que douleur,  c'est dans cette terre qui l'a usée,  que pousse tout à coup un Paradis.

Petit à petit tous les villageois se sont  rassemblés devant chez elle, et  observent la vieille femme, qui se tient très droite.
Puis chacun repars, retourne à ses occupations, en soupirant, en rageant presque de l'usage fait par Marie de l'argent.
Marie s'assied,  et reste là, à contempler les fleurs jusqu'à la nuit.

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13 novembre 2011

Note d'intention

Je veux le printemps est l'histoire d'une vielle femme, Marie, qui en trouvant par hasard la richesse d’une manière originale, va s'offrir le plus beau des horizons.
La terre avec laquelle elle s'est battue toute sa vie et qui lui a donné si peu va devenir un paradis coloré.
L’argent de son pécule inattendu aurait pu servir  à améliorer son quotidien, à la sortir  de sa pauvreté.
Marie va préférer le dépenser pour s'offrir une chose fugace, un instant d'enchantement, une trace de bonheur.

C'est aussi pour elle  une façon de s'émanciper du village, de la domination des paysans, des villagageois, qui la regarde et la traite depuis toujours  avec mépris, car elle est différente :  elle est seule, elle n'a pas d'enfants.  Elle est pauvre, et c'est une vieille fille.
Une presque rien pour les autres, qui voit en elle un danger, une étrangère.
En achetant les terres de ses voisins paysans,  elle s'empare d'un nouveau statut, elle change les règles.

L’histoire se déroule dans la France d'aujourd'hui, une France campagnarde moderne, mais dans un village aux pratiques et aux moeurs qui sont ancrées, accrochées dans la terre ancestrale.
C'est un mélange entre le passé et l'avenir. 
Marie n'est pas une ermite, elle subit l’ostracisme de son village, mais elle est en contact avec le monde.

C'est une histoire comme un conte, mais lié au réel.
Le film s'élève vers la couleur, du début sombre il devient lumineux.
Il y a peu de dialogue dans le film, on a affaire à des taiseux.
On entend surtout les négociations, des tractations pour la terre.
On voit cette terre, labourée, creuse, vide, comme dans l’attente d’un ensemencement régénérateur, d’un futur qui ne viendra peut-être pas.
Marie se redresse au fur à mesure du film. 
Elle offre à ses voisins un moment de merveilleux.

Le verront-ils ? L'apprécieront-ils ? Y verront-ils un sens nouveau ?

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